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The killer inside me

Littérature noire

L'évasion : Dominique Manotti ressort le vieux dossier des Brigades Rouges

L'évasion : Dominique Manotti ressort le vieux dossier des Brigades Rouges

On avait laissé Dominique Manotti en compagnie de DOA pour le très documenté et plutôt efficace L'honorable société. L'auteur de Nos fantastiques années fric revient avec L'évasion, un texte qui mêle politique et nostalgie. A savoir le temps des Brigades rouges, le mitan des années 80 en France et en Italie, l'utopie marxiste, la lutte ouvrière... et les manipulations d'extrême droite au service de l'Etat italien. On a donc une petite frappe mytho, un brigadiste refroidi et une passionaria exilée. Au milieu : un roman. On ne doute pas de la sincérité de Dominique Manotti, de ses engagements politiques comme de sa connaissance de la gauche italienne mais voilà, c'est insuffisant pour faire une histoire qui saisit le lecteur, qui l'inter

On avait laissé Dominique Manotti en compagnie de DOA pour le très documenté et plutôt efficace L'honorable société. L'auteur de Nos fantastiques années fric revient avec L'évasion, un texte qui mêle politique et nostalgie. A savoir le temps des Brigades rouges, le mitan des années 80 en France et en Italie, l'utopie marxiste, la lutte ouvrière... et les manipulations d'extrême droite au service de l'Etat italien. On a donc une petite frappe mytho, un brigadiste refroidi et une passionaria exilée. Au milieu : un roman. On ne doute pas de la sincérité de Dominique Manotti, de ses engagements politiques comme de sa connaissance de la gauche italienne mais voilà, c'est insuffisant pour faire une histoire qui saisit le lecteur, qui l'interpelle, le questionne.

Voici donc Filippo, petit voyou romain, en prison, qui profite du plan de son codétenu, Marco, membre des Brigades Rouges, pour prendre la tangente. Une première scène bien tournée, efficace dans sa tension. Les deux hommes se séparent évidemment rapidement. Filippo va devenir le héros par procuration de L'évasion quand Marco, rebelle romantique, va finir quelques jours après l'évasion sous les balles des carabiniers à l'occasion d'un braquage de banque. Un fait divers qui bouleverse Filippo et qu'il veut raconter, une fois exilé à Paris. De ses quelques feuillets écrits nuitamment, sort un livre, applaudi par la critique, pressenti pour de futurs prix littéraires. Mais la fiancée, désormais veuve, de Marco s'interroge sur ce jeune voyou, voit la main des services secrets partout...

Dominique Manotti se place assez clairement du côté des brigadistes, victimes de l'extrême droite, des flics assassins. Ce n'est pas encore manichéen mais sans doute qu'il aurait été juste de développer la dérive, si derive il y a eu, de ces hommes assoiffés de justice vers le grand banditisme. Là, on reste sur la théorie du complot. La communauté italienne s'alarme même d'une Justice qui recherche des supects pour des faits commis seize ans auparavant... Grosso modo, les juges italiens et leurs cerbères flicards font une chasse aux sorcières. Ce qui est sans doute vrai. Mais cela manque de clarté.

Quant au personnage de Filippo, on croit peu à son histoire : ne parlant pas français, écrivant un livre publié en France, livre à succès... Manotti semble là aussi dénoncer des pratiques d'éditeur peu scrupuleux et encore moins courageux, sauf que la ficelle est un peu grosse. Comme si l'auteur avait écrit d'un jet, sans prendre la peine d'épaissir un peu les situations. Et puis on se demande, pourquoi ça ? , pourquoi maintenant ? Une déception.

L'évasion, édition Série Noire, 211 pages, 17 euros.

pelle, le questionne.On avait laissé Dominique Manotti en compagnie de DOA pour le très documenté et plutôt efficace L'honorable société. L'auteur de Nos fantastiques années fric revient avec L'évasion, un texte qui mêle politique et nostalgie. A savoir le temps des Brigades rouges, le mitan des années 80 en France et en Italie, l'utopie marxiste, la lutte ouvrière... et les manipulations d'extrême droite au service de l'Etat italien. On a donc une petite frappe mytho, un brigadiste refroidi et une passionaria exilée. Au milieu : un roman. On ne doute pas de la sincérité de Dominique Manotti, de ses engagements politiques comme de sa connaissance de la gauche italienne mais voilà, c'est insuffisant pour faire une histoire qui saisit le lecteur, qui l'interpelle, le questionne.

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