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The killer inside me

Littérature noire

Carter contre le diable : la magie au sommet dans le San Francisco des années 20

Carter contre le diable : la magie au sommet dans le San Francisco des années 20

Enfin un bon livre sur la magie et sur son âge d'or des années 20. Carter contre le diable, de Glen David Gold, est en fait une réédition : le roman est sorti il y a une dizaine d'années. Avec son lot de critiques dithyrambiques. Et donc une bonne idée pour les éditions Super8, jeune maison née ces derniers mois. Il faut dire que David Glen Gold excelle vraiment dans l'écriture d'un San Francisco des années 20 où les familles se connaissent, où la ville ne s'est, évidemment, pas encore étendue jusqu'à l'horizon. Le lecteur y voit grandir Charles Carter, fil d'un financier avisé et richissime. La scène d'ouverture avec Charles et son frère, prisonniers du gardien, a un pouvoir claustrophobique décapant. Mais la vraie intrigue arrive, en 1923, lorsque Carter le Grand est un magicien (qui a existé!) au sommet qui invite le président des USA, Warren Harding sur la scène pour un numéro phénoménal. Lorsque le président décède la nuit suivante, Carter est le premier suspect...

Le lecteur avance sur la pointe des pieds dans les flash backs de Carter, cela paraît de prime abord un peu redondant mais l'intrigue gagne petit à petit. Grâce à cet agent Griffin, maladroit mais tenace, persuadé que Carter a quelque chose à cacher. Et c'est toute l'histoire de la magie que l'auteur retrace, depuis Robert Houdin, des premiers numéros de close up que le jeune Carter maîtrise vite, jusqu'aux disparitions les plus improbables, les plus inimaginables, avec lion et éléphant. On y découvre les inimitiés du métier, les exigences des " tourneurs " de ces grands cirques de l'époque, n'hésitant pas à virer au beau milieu du pays des artistes qui ne conviennent plus. Surtout, le lecteur déguste la mythologie que Carter se créé au fur et à mesure de ses voyages à l'étranger. Et puis il y a ces scène de numéros... Même la passable double histoire d'amour du magicien ne gâche pas la lecture et ne dévie pas la trame du roman : qu'est-ce qui s'est passé avec le président Harding ? Et aussi, qu'est-ce que l'on fait de cette drôle d'invention : la télévision ?

Roman très documenté, gorgé de nostalgie, s'interrogeant sur l'illusion et l'entertainment cher aux Américains. Carter contre le diable est aussi le livre de la fin d'un monde, du spectacle live. Soit une lecture extrêmement divertissante et sans prétention.

Carter contre le diable, Glen David Gold, édition Super8, 550 pages, 22 euros.
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