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The killer inside me

Littérature noire

Le chant des survivants : moitié zombie, moitié enragé

C'est la rage. Partie des animaux, elle s'est transmise à la vitesse grand V aux humains. Quand il fallait plusieurs semaines avant que le virus ne fasse des dégâts dans le cerveau il ne faut maintenant plus que quelques heures, peut-être même une seule petite heure. Dans la petite ville de Canton, Massachussetts, c'est le temps du confinement, du stress, de la paranoïa. Natalie, enceinte de huit mois, a envoyé son mari faire quelques courses au supermarché du coin et forcément il en a pour des plombes. Quand il revient, à peine le temps de rentrer les sacs de provision et un homme, infecté, se présente à la porte, violent, incontrôlable, irrationnel, il se jette sur le malheureux mari, le mord, au visage, au bras. Natalie s'empare d'un couteau de cuisine, tente de sauver son époux, se prend une morsure mais parvient à planter son arme entre les omoplates de l'enragé... elle fuit chez son ami, Ramola, pédiatre venue d'Angleterre. Toutes deux vont tenter de rejoindre un centre de vaccination d'abord. Puis une maternité. Mais les rues sont dangereuses. Entre les "zombies" infectés, humains ou pas, les milices de sortie, les militaires et les embouteillages, la partie est ardue.
Paul Tremblay démarre Le chant des survivants sur des chapeaux de roue, parvenant à ses fins, à savoir faire flipper le lecteur. Bien sûr, qui dit confinement, pandémie, vaccins, pense bien sûr à l'actualité récente. Mais apparemment, cet auteur de Boston a publié ce roman peu de temps avant l'histoire du Covid. Il n'empêche que si les trente premières pages sont alléchantes, la suite est moins réussie, tournant un peu en rond, entre ambulance, pick-up et autobus, avec le sentiment que l'histoire comme les deux protagonistes n'avancent pas énormément. Et puis ça manque un chouia de castagne, de scènes de pure baston. Il peut même arriver de se mélanger les pinceaux dans la narration (La Montagne est dans le pick-up ou sur la route ?). Une des petites difficultés reste ces incessantes notes de bas de page qui renvoient à des contes américains, des références très US du genre Le nain tracassin, Jean le chanceux, Chats et souris associés, Dénichet ou encore Le frère noirci du diable.
Au final, une histoire moins horrifique que prévue, qui se lit sans faire de cauchemars et se présente plus comme un sous Stephen King qu'autre chose.

Le chant des survivants (Survivor song, trad. Juliane Nivelt), ed. Gallmeister, 322 pages, 22, 90 euros
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