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The killer inside me

Littérature noire

La faille : oui... bon... désolé

Moment gênant quand on pense que parce l'on avait trouvé La chambre des morts assez bon et 1992 vraiment pas mal, le nouveau Franck Thilliez était à essayer. La faille (qui d'ailleurs avait un autre titre dans le catalogue Fleuve noir)...
Cela commence plutôt bien avec une scène de foirage d'interpellation et une jeune lieutenante agressée par le suspect, coup à la tête et la voilà dans un coma dépassé. Alors qu'elle est enceinte de plusieurs semaines. Déjà un tic : Sharko intervient avec son épouse, membre de la brigade criminelle ? La fille agressée est aussi en couple avec l'un des flics de la brigade ? C'est réaliste ça ? Allez, passons. L'enquête se dirige alors vers l'identité de la victime. On découvre à l'autopsie qu'elle a une greffe de hanche, et des tissus qui appartiennent à une certaine Emma Dotty. Visite chez cette dernière, céroplasticienne (qui sculpte la cire) spécialisée dans les reproductions anatomiques pour services dermatologiques, chirurgicaux. Mais la dame a disparu. En poussant l'enquête, Sharko découvre qu'elle s'intéressait de près aux cas d'expérience de mort imminente. Plusieurs personnes en ont été victimes et sont revenues, bouleversés, hantés par des démons...
Il n'y pas de bonne et de mauvaise littérature, dès lors que l'on s'empare d'un livre. Mais tout de même, le thriller c'est un peu lourd à la digestion. Outre une enquête totalement improbable sur un réseau de scientifiques menant des expériences sur le cerveau à l'orée de la mort (je spoile un peu mais de toute façon si vous êtes ici, vous ne le lirez jamais non ?), l'auteur enfile les lieux communs : " il va cracher sa Valda, cet enfoiré, c'est moi qui te le dis...", " deux survivants qui, ce soir-là et chacun à leur façon, avaient côtoyé l'enfer...", " rien qu'un gouffre de haine entre des gens qui, pourtant, vivaient sur la même planète... ", " on va foutre un bon coup de pied dans la fourmilière...", "le mal était partout... " Pour être certain que tout le monde entre dans l'ambiance que l'on souhaite anxyogène, régulièrement les mots enfer, monstre, horreur, fleurissent au grès des chapitres qui ne ferment pas des scènes mais les coupent parfois en deux, comme un épisode de série américaine, pour laisser passer une page de publicités... Alors certes, c'est rythmé, Thilliez multiplie les grosses sensations, même si elles sont à peine crédibles mais c'est du thriller, zéro environnement social, les méchants d'un côté, les gentils de l'autre, des dialogues à rallonge. La faille fait 500 pages et curieusement cela se lit vraiment très vite, sans doute est-ce aussi le secret d'un succès. Et parce que le thème de Frankenstein est manipulé dans tous les sens durant le roman, à la fin, le lecteur se voit infliger un personnage qui, carrément s'appelle Boris Karloff ! Sans second degré.

 

La faille, ed. Fleuve noir, 495 pages, 22, 90 euros
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