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The killer inside me

Littérature noire

L'enfer est au bout de la nuit : dans les pas d'un cogneur de Glasgow

L'enfer est au bout de la nuit : dans les pas d'un cogneur de Glasgow

Nate Colgan est un gros bras de Glasgow. Un cogneur, une brute, plutôt intelligente, qui se voit confier toute la sécurisation de l'organisation criminelle de Peter Jamieson, désormais en prison (depuis Ne reste que la violence, du même Malcolm Mackay http://http://thekillerinsideme.over-blog.com/2014/11/ne-reste-que-la-violence-clap-de-fin-sur-la-meilleure-gachette-de-glasgow.html). Nate dort mal, s'il n'a jamais tué personne, ses mauvaises actions le poursuivent la nuit, lui, qui sait tellement bien comment fonctionne le monde criminel de Glasgow, comment chacun doit faire son job. Lui qui a tout fait pour que sa petite fille, Rebecca, grandisse loin de ses activités, chez ses beaux-parents. Et justement, voilà que Zara Cope, la mère de sa fille ressurgit en ville. Hasard ? Coïncidence ? Un des hommes de Levison, proche de Lafferty, lieutenant chargé de veiller au grain, se fait froidement descendre. Qui a fait le coup ? Qui ose ? Nate emmène avec lui son padawan Ronnie et cherche une piste. Qui se fait de plus en plus sérieuse. Et de plus en plus embrouillée.

Toujours aussi polar, Malcolm Mackay poursuit remarquablement, avec L'enfer est au bout de la nuit, son auscultation des moeurs criminelles de la plus grande ville d'Ecosse. Calum Mac Lean, le tueur à gages de la précédente trilogie, désormais parti loin de cet univers, c'est donc Nate Golgan qui devient le guide dans cet underground. Avec lui, le lecteur assiste à des réunions de crise. Mais pas de celle de la mafia new-yorkaise, ici, c'est dans la discrétion, en respectant bien sûr la hiérarchie mais sans un mot plus haut que l'autre. " Guide " c'est le mot juste parce que Colgan explique tout. Pourquoi ne pas arriver de suite chez un flic que l'on surveille. Pourquoi ne pas sortir ensemble d'une réunion... bon, ça on comprend. Pourquoi il ne faut pas avoir qu'un seul fournisseur d'armes. Pourquoi lorsqu'on tape un type il est bon de le faire tomber de sa chaise. Pourquoi, à certaines réunions il vaut mieux rester debout. C'est dit sans prétention. Un peu comme si Nate parlait à Ronnie. Comme une sorte d'éducation. L'auteur ne fait pas dans le voyeurisme ou la complaisance. " Vous pouvez me traiter de tous les noms. Dire que je suis un sale type, un sociopathe, un rebut de la société. D'accord je me casserais pas le cul à discuter avec vous d'aucun de ses termes, parce qu'il serait tous exacts. " Avec son Nate, torturé et loyal, Malcolm Mackay nous montre une fois de plus à quel point la Nature, surtout criminelle, a horreur du vide. Quand la police fait tomber un boss, quand la Justice l'enferme, il y a encore des " affaires " à faire tourner. Mais avec qui ? Pour qui ? C'est vrai que c'est souvent la partie négligée. Les guerres de succession ne sont pas un fantasme et celle-ci est proprement splendide, faite de coups fourrés, de jolies gonzesses, de mensonges, de quelques scènes épaisses du sang qui coule... L'enfer au bout de la nuit (son quatrième roman depuis 2013) confirme Malcolm Mackay comme une étoile montante du polar nerveux.

L'enfer au bout de la nuit (trad. Fanchita Gonzalez Battle), ed. Liana Levi, 303 pages, 19 euros.
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